Permis probatoire et alcoolémie au volant

Soirée d’intégration, anniversaire, évènement à fêter ou besoin de décompresser… Les occasions pour boire quelques verres d’alcool ne manquent pas. Une fois la fête finie, on se dit comme toujours que « ça va le faire ». Pourtant un accident de la route est vite arrivé et les chiffres sont alarmants chez les jeunes conducteurs. Le gouvernement a donc souhaité prendre une nouvelle mesure contre l’alcool au volant : la « tolérance zéro » est appliquée depuis début juillet 2015 pour les jeunes ayant le symbole A à l’arrière de leur véhicule.

Permis probatoire : l’alcool au volant interdit depuis le 1er juillet

Depuis le début de l’année 2015, la mortalité sur les routes françaises connaît une hausse sensible. Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a ainsi décidé de mettre en application un plan de lutte pour la sécurité routière, notamment en ce qui concerne l’alcoolémie chez les jeunes conducteurs.

En effet, le bilan de l’Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière (ONISR) de l’année 2014 parle de lui-même. Les conducteurs novices sont impliqués dans 22,5% des accidents mortels, et ont donc quatre fois plus de risques d’être concernés par un tel drame. Les accidents de la route sont ainsi la première cause de mortalité et de handicap chez les 18-25 ans en France. Cela est dû à leur expérience récente de la conduite et par leur mode de vie souvent trépidant.

Ce fait de société n’étant pas propre à la France, 21 pays européens ont déjà adopté un seuil d’alcoolémie inférieur à 0,5 g/l de sang. D’après l’institut de recherche allemand pour la sécurité routière, cette mesure aurait fait chuter de 17% la mortalité routière en Allemagne chez les 18-21 ans. Le gouvernement français s’est donc inspiré de ces données pour abaisser de 0,5 g à 0,2 g/l de sang le taux légal d’alcoolémie pour les jeunes conducteurs.

Une limitation à 0,2 g/l de sang pour les conducteurs novices

 

0,2 g, c’est zéro verre d’alcool. En effet, un seul verre peut suffire à dépasser ce seuil.

Il a été décidé de ne pas fixer ce seuil à 0 g/l de sang pour des raisons techniques car certains médicaments ou certains aliments peuvent influer sur le taux d’alcoolémie. Vous devez donc être prudent en ce qui concerne les effets secondaires de certains traitements.

Chaque verre fait monter le taux d’alcoolémie de 0,2 g à 0,25 g en moyenne. Notez d’ailleurs que le taux d’alcool maximal est atteint après une heure si vous buvez en mangeant ou après une demi-heure si vous êtes à jeun. De plus, quelques heures de sommeil ne permettent pas toujours de reprendre le volant puisque le temps d’élimination de l’alcool reste en toutes circonstances d’une à deux heures par verre (dose-bar standard).

Quels sont les effets indésirables de l’alcool au volant ?

On se dit qu’après tout c’est la fête, on « profite » de la soirée et on oublie rapidement les risques liés à une consommation excessive d’alcool. Pourtant, les conséquences de l’alcoolémie au volant sont multiples et se trouvent amplifiées en présence de tout nouveaux conducteurs :

On ne s’en rend pas toujours compte quand on a bu mais sachez que dès le premier verre d’alcool, les capacités sont réduites, et ce, que l’on soit un jeune homme corpulent ou une jeune femme menue, et que l’on pense « tenir l’alcool » ou pas.

Est-il également utile de rappeler que l’alcool et le cannabis ne font pas bon ménage ? Même le « petit joint », que certains pensent anodin, associé à l’alcool multiplie par 14 le risque de vous tuer en voiture ou en deux-roues. Et notez bien qu’aucune solution miracle, aucun « truc », ne permet de diminuer les risques et d’accélérer l’élimination de ces substances. Alors soirée bien arrosée ou conduire, il faut choisir.

Consommation d’alcool et permis probatoire : quelles sont les sanctions ?

Sachez que si vous êtes contrôlé avec un taux d’alcoolémie supérieur ou égal à 0,2 g/l de sang, vous encourez en tant que jeune conducteur :

Ainsi, si vous êtes en possession d’un permis de conduire de moins d’un an (alors crédité de 6 points), vous le perdrez automatiquement et vous devrez repasser les épreuves théorique et pratique pour pouvoir à nouveau conduire.

De plus, en cas d’accident en état d’ivresse, votre compagnie d’assurance peut majorer à nouveau votre surprime d’assurance, augmenter votre malus, refuser de vous indemniser et même résilier votre contrat d’assurance en respectant un préavis d’un mois.

« Zéro alcool » : organisez vos retours de soirée !

La bonne nouvelle, c’est qu’il n’y a pas de fatalité. Avec la rentrée, et les futures soirées d’intégration, il vous faudra seulement penser au moyen de revenir en toute sécurité.

Avec votre groupe d’amis ou de camarades, ayez le réflexe de désigner un « Sam » à chaque sortie. Pensez au préalable à un système de roulement afin que personne ne puisse se sentir lésé. Le capitaine de soirée ne devra naturellement ni boire d’alcool ni consommer de drogue puisque de lui dépend le retour à bon port de chacune des personnes du groupe. Loin d’être un trouble-fête, il doit être encouragé. C’est pourquoi il est indispensable que des « softs » soient à disposition tout au long de la soirée.

En cas de doute, pensez à l’éthylotest NF. Il est préférable d’en avoir toujours un à portée de main lors de vos sorties festives, mais à défaut sachez que les discothèques, les bars de nuit et les festivals doivent en proposer à leur clientèle. Prévoyez également un « plan B » pour vous et vos amis : vous avez toujours la possibilité d’appeler un taxi, de rentrer en transports en commun, de dormir sur place (même un petit bout de canapé fera l’affaire !) ou de trouver un conducteur sobre et de confiance.